17h / Hap­py Hour / La gra­tu­ité de la dif­fu­sion des com­péti­tions sportives en débat à l’Assemblée

Les com­péti­tions sportives organ­isées en France bien­tôt toutes retrans­mis­es gra­tu­ite­ment à la télévi­sion ? C’est ce que souhaite la députée social­iste du Loiret, Valérie Corre. Elle est à l’o­rig­ine d’un amende­ment dis­cuté ce mar­di 8 mars à l’Assemblée Nationale. Sa propo­si­tion est sim­ple : l’intégralité des com­péti­tions sportives organ­isées en France serait retrans­mise gra­tu­ite­ment à la télévision. 

Pas d’emballement toute­fois pour l’Euro 2016 de foot­ball. Si l’amendement est adop­té, il ne con­cern­era pas la com­péti­tion organ­isée du 10 juin au 10 juil­let 2016 en France. Cette propo­si­tion a voca­tion à être ajoutée à un décret de 2004, qui avait imposé, à l’époque, la retrans­mis­sion gra­tu­ite de 21 évène­ments sportifs incon­tourn­ables, comme le Tour de France, le Tournoi des VI nations, la finale du Top 14, les JO, Roland Gar­ros ou encore la finale de la Ligue des Champions. 

L’achat de l’exclusivité des droits de dif­fu­sion de l’Euro 2016 par Bein­sport sem­ble avoir motivé la député à dépos­er cet amende­ment. La chaîne payante a déboursé 60 mil­lions d’euros pour obtenir les droits de dif­fu­sion de la total­ité de la compétition. 

S’il est soutenu par une trentaine de députés PS, la député con­fie au Monde ne pas être « très opti­miste sur l’issue du débat parlementaire ».

Dans les prochaines années, plusieurs com­péti­tions seront organ­isées en France et pour­raient être con­cernées par cet amende­ment : le Mon­di­al de hand­ball en jan­vi­er 2017, la coupe du monde de golf, et les cham­pi­onnats du monde de hock­ey sur glace et de canoë-kayak. 

15h / Checke ta loi /  Le rem­bourse­ment du par­cours d’IVG com­plet entre en vigueur 

A par­tir du 1er avril, le par­cours entier d’une procé­dure d’Interruption volon­taire de grossesse (IVG) sera rem­boursé par la Sécu­rité sociale. L’ar­rêté a été pub­lié ce mar­di 8 mars dans le Jour­nal offi­ciel. Depuis 2013, seule l’in­ter­ven­tion en elle-même (médica­menteuse ou instru­men­tale) était prise en charge par l’Assurance-maladie.

Les exa­m­ens biologiques, les échogra­phies et les con­sul­ta­tions sont con­cernés par ce dis­posi­tif rem­boursé à 100%. Cet arrêté impose aus­si des lim­i­ta­tions des prix des actes : 463,25 euros pour l’intervention instru­men­tale sans anesthésie générale et 35,65 euros pour une con­sul­ta­tion où le prati­cien récolte le con­sen­te­ment de la patiente et pra­tique une échographie. 

Cette dis­po­si­tion avait été présen­tée en 2015 dans le cadre du pro­gramme nation­al d’ac­tion pour amélior­er l’ac­cès à l’avortement.

12h / L’an vert / Le Round-up en sursis

Le Roundup sera-t-il autorisé pour quinze années de plus ? C’est l’enjeu des réu­nions européennes des 7 et 8 mars du Comité per­ma­nent des végé­taux, des ani­maux, des den­rées ali­men­taires et de l’alimentation ani­male. Il devait se pronon­cer sur le renou­velle­ment de l’autorisation de com­mer­cial­i­sa­tion du glyphosate, le principe act­if du célèbre désherbant de Mon­san­to. Sa licence arrive à expi­ra­tion en juin 2016. Mais la mobil­i­sa­tion poli­tique, sci­en­tifique et citoyenne con­tre ce pro­duit, accusé d’être can­cérogène, a remis en cause la tenue même du vote.

Au Par­lement européen, le 3 mars, qua­tre groupes de gauche ont écrit au Com­mis­saire européen à la san­té pour lui deman­der de sus­pendre la déci­sion, avant que l’assemblée ne stat­ue elle-même sur la dan­gerosité de ce pro­duit. La Suède, les Pays-Bas et la France ont déjà annon­cé qu’ils s’y opposeraient si le vote se tenait aujourd’hui. Des péti­tions ont rassem­blé plus d’un mil­lion et demi de per­son­nes con­tre Mon­san­to et Roundup.

Les avis des spé­cial­istes, eux, diver­gent sur la ques­tion. L’Autorité européenne de sécu­rité des ali­ments (EFSA) a estimé « improb­a­ble », le 12 novem­bre 2015, que le glyphosate soit can­cérogène. Leur méth­ode de tra­vail s’est basé sur des études réal­isées par des indus­triels et tenues con­fi­den­tielles. Un procédé jugé « sci­en­tifique­ment inac­cept­able » pour une cen­taine d’épidémiologistes, de biol­o­gistes, et de tox­i­co­logues dans une let­tre envoyée au Com­mis­saire européen à la san­té, fin 2015, et dans un arti­cle du Jour­nal of epi­demi­ol­o­gy and com­mu­ni­ty health, le 3 mars. A l’inverse de la pre­mière méth­ode, le Cen­tre inter­na­tion­al de recherche sur le can­cer (CIRC) a rassem­blé un mil­li­er d’écrits du monde sci­en­tifique. Ils jugent que le glyphosate est un « can­cérogène prob­a­ble pour l’homme », et pour les ani­maux, et mutagène (tox­ique pour l’ADN).

L’impact sur l’économie d’une inter­dic­tion du glyphosate est cer­tain. Le Round-up est le pro­duit phare de Mon­san­to dans la pro­tec­tion des plantes et génère plusieurs mil­lions de dol­lars de revenus. Mais le com­posant entre aus­si dans la com­po­si­tion de plus de 750 pro­duits phy­tosan­i­taires (util­isé dans l’éradication des par­a­sites des cul­tures), dans plus de 20 pays et chez 90 fab­ri­cants. Récem­ment, une étude en Argen­tine a mon­tré que plus de 85 % des tam­pons et servi­ettes hygiéniques dans le monde en contenaient.

10h45 / Plus belle la mort / Face­book, plus mort que vivant

Face­book est un cimetière en ligne géant. La Com­mis­sion nationale de l’in­for­ma­tique et des lib­ertés (Cnil) esti­mait en 2014 que 13 mil­lions de pro­fils apparte­naient déjà à des morts, soit un 1% des util­isa­teurs. Beau­coup de pages de morts ser­vent de pierre tombale numérique pour les proches. D’ici à 2098, il se pour­rait même que les vivants devi­en­nent minori­taires, selon le site Fusion.

Le média améri­cain a sol­lic­ité douze chercheurs pour relever le défi de cette pro­jec­tion sta­tis­tique. Un seul a accep­té la mis­sion. Hachem Sadik­ki, doc­tor­ant à l’université du Mass­a­chus­setts aux Etats-Unis, a com­pilé les don­nées d’âge des util­isa­teurs et les chiffres de mor­tal­ité des Cen­ters for dis­ease con­trol, des agences améri­caines en charge de la san­té publique.

Il a pro­duit ce modèle :

FB_GRAPH_WORLDWIDE

Une prévi­sion à pren­dre avec pré­cau­tion. Le chercheur s’est appuyé sur trois hypothès­es statistiques :

  1. Il a estimé que le nom­bre d’utilisateurs de Face­book allait arrêter sa pro­gres­sion expo­nen­tielle pour stag­n­er dans les prochaines années.
  2. Ensuite, il a sup­posé que les comptes des morts ne seront pas effacés et servi­ront de pages mémorielles pour leurs proches.
  3. Enfin, les sta­tis­tiques de mor­tal­ité sont celles des Etats-Unis, pas for­cé­ment exporta­bles dans le reste du monde.